Conseils avant de partir en randonnée

J’ai rassemblé sur cette page les différents conseils et éléments d’information qui permettront de randonner avec un plaisir et une sécurité maximale. Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison que si la randonnée pédestre est la meilleure façon de découvrir la montagne, elle nécessite toutefois le respect de quelques règles et conseils de base. On ne marche pas en montagne comme on se meut en ville ou en plaine. La montagne est un milieu magnifique qui demande une certaine attention et qui peut se révéler dangereux dans certaines conditions : versants herbeux très inclinés et glissants, névés gelés, brouillard, etc. C’est pourquoi il est capital de suivre les cinq conseils décrits ci-dessous.

Équipement | Balisage et orientation | Sécurité | Alimentation | Trousse de secours

1) Conseil n° 1 : avoir le bon équipement

1.1) Chaussures et chaussettes

Avoir de bonnes chaussures est sans conteste la règle numéro un pour randonner avec plaisir.



Lorsque j’avais publié cette page pour la première fois au début des années 2000, mes conseils se portaient plutôt sur des chaussures montantes et assez rigides pour éviter les entorses ou autres déconvenues plantaires lors d’une randonnée. Ce néanmoins, depuis l’apparition au milieu de la décennie des chaussures de trail running ainsi que des chaussures « minimalistes », le choix ne se porte plus exclusivement sur les « grosses » godasses de rando. Aujourd’hui, il est tout à fait possible de randonner léger tout en combinant agrément et sécurité ; à la vérité, c’est même devenu la règle ! Pourtant, l’imaginaire collectif renouvelle et perpétue incessamment le cliché du marcheur équipé de grosses chaussures et du bon vieux sac à dos bien rempli, conduisant alors de nombreux débutants ou randonneurs occasionnels à acheter un lourd matériel. De là découlent certaines mauvaises expériences et douleurs le lendemain d’une sortie. Cela ne veut absolument pas dire qu’il s’agit de partir à l’assaut des montagnes avec des sandales ou chaussures de ville qui ne sont absolument pas conçues pour !

Le poids plume et la tige basse des chaussures de trail représentent un avantage indéniable, surtout lorsqu’il faut les enlever en pleine rando. Les pierriers, neige, boue, ne font absolument pas peur à ces chaussures prévues pour ce genre de terrains hybride.

De la même manière, les chaussures « minimalistes » adaptées pour le trail (Merrell Barefoot Run Trail Glove ou FiveFingers Spyridon LS par exemple) font également l’affaire : dotées d’une semelle légère et souple ainsi que d’un « drop » nul (aucune différence de hauteur entre la pointe et le talon), ces chaussures procurent de nouvelles sensations au randonneur et donnent le droit de se libérer des contraintes d’une chaussure « classique ». Toutefois, je ne saurais les conseiller aux habitués des chaussures traditionnelles : de telles pompes nécessitent un réapprentissage de la foulée et une transition en douceur s’avère indispensable si vous désirez goûter aux joies du minimalisme lors d’une randonnée en montagne.

Marcher pieds nus constitue de même une autre alternative si vos pieds supportent les sentiers de montagne. Pour ma part, je ne suis pas fan de cette pratique en montagne (pieds trop sensibles), mais en campagne, forêt, ou même asphalte, c’est un véritable plaisir.

Personnellement, dès que je me suis mis au trail running en 2009, j’avais l’habitude de chausser des Saucony ProGrid Xodus 3.0 pour la marche et la course. Cependant, cinq ans plus tard, mes douleurs récurrentes au dos et mollets m’obligèrent à tester la voie minimaliste ; l’essai fut, je dois le dire, totalement concluant : depuis que je porte mes Merrell Barefoot Run Trail Glove, je n’ai absolument plus mal. Au demeurant, mes sensations en course se sont améliorées avec un ressenti du terrain qui m’était jusque là inconnu.

Dans tous les cas, il ne faut pas hésiter à essayer en magasin spécialisé afin de bénéficier de conseils de spécialistes : l’essentiel est de choisir le modèle qui conviendra à votre morphologie et votre foulée. Des chaussures qui provoquent des douleurs sont mauvais signe ; il n’y a rien de pire qu’une randonnée ponctuée par de violentes douleurs dans les pieds ou plus haut 😉

Si votre choix se porte sur une paire de chaussures montantes, des chaussettes de rando (de nos jours en polyester) sont recommandées afin d’éviter les frottements. Dans le cas de chaussures de trail, il vaut mieux acheter des chaussettes de running, car elles contiennent des fibres spécifiques (polyramide) qui empêchent les frictions (et donc les ampoules), plutôt que de simples chaussettes en laine.

1.2) Sac à dos et accessoires

Le choix d’un sac à dos est important pour le confort du randonneur. Comme je l’ai déjà dit, si vous ne comptez faire que des randos d’une journée ou deux, inutile d’acheter un énorme sac à dos comme on le voit bien trop souvent sur les chemins. Le matériel ayant grandement évolué, il est possible de ranger tout le nécessaire dans un sac à dos léger.

Pour les juniors, un volume de 10 litres est suffisant ; les adultes choisiront une contenance jusqu’à maximum 30 litres pour une rando d’une journée. Personnellement, j’utilise un sac de 20 litres (Quechua Diosaz 20 Team) et je peux y mettre tout le matériel tout en restant léger.

Il devra contenir :

– une gourde d’eau (d’aucuns y rajoutent du jus de citron) ou une poche d’au moins 0,5 l ;
– de quoi manger (je détaille ce point plus bas) ;
– un habit contre la pluie style coupe-vent ;
– une polaire ou équivalent ;
– des jumelles (facultatif, pour observer la faune) ;
– une carte IGN (ou une photocopie de la dalle concernée) ou une montre GPS ou un smartphone avec une application telle que Maps.ME, Geo Tracker ou Google Maps avec le tracé KML/GPX de la randonnée téléchargé depuis la fiche itinéraire ;
– un sifflet (en cas de brouillard) ;
– un téléphone ;
– une couverture de survie ;
– une boussole (optionnel si vous ne savez pas vous en servir !) ;
– une trousse à pharmacie (précisé également plus bas) ;
– et un sac plastique pour ramener dans la vallée tous les déchets et emballages divers.

Les sacs ne possédant qu’une seule anse sont à exclure : la charge est mal répartie ce qui est mauvais pour le dos. Les objets légers doivent remplir l’espace autour des objets lourds, qui seront placés près du dos, graduellement vers le haut. Tous les objets qui doivent être à portée de main seront rangés dans la pochette supérieure du rabat du sac. Bien ajuster les sangles afin qu’il ne soit ni trop lâche, ni trop serré sur les épaules.

Cependant, inutile de se charger comme une mule ! Avant de partir en rando, vider le sac à dos sur une table ou par terre et évaluer ce qui est utile de ce qu’il ne l’est point. Il s’agit d’une rando, pas d’un trek ou d’une expédition sur plusieurs jours 😉

En ce qui concerne les accessoires, les lunettes de soleil demeurent indispensables, même par temps voilé. Pour les plus jeunes, une casquette (blanche de préférence, pour la réverbération) n’est pas de trop, surtout lorsque le soleil cogne sur les faces exposées au sud.

2) Conseil n° 2 : connaitre le balisage des sentiers (un des conseils les plus importants !)

En randonnée, il demeure primordial de pouvoir s’orienter sans difficulté, c’est-à-dire de trouver son chemin et connaître et « comprendre » le milieu dans lequel on évolue ; bref, savoir à tout moment où l’on se situe et comment atteindre une destination donnée (les Anglo-saxons nomment ce concept par le terme de « wayfinding » largement repris par la littérature béhavioriste en géographie notamment).

Il est indispensable d’utiliser les extraits de cartes IGN (ou une application cartographique sur smartphone) disponibles pour chaque itinéraire décrit sur le site. La référence de la carte y est indiquée, de même que la trace du sentier à prendre. La carte des randonnées est aussi un précieux allié puisqu’elle donne le droit de localiser l’itinéraire dans un contexte plus large. Par ailleurs, les fichiers KML associés à chaque rando s’avèrent également d’une aide précieuse, puisqu’ils permettent de visualiser le tracé dans un environnement 3D et fournissent des données précises s’agissant de la distance aller-retour et du dénivelé positif et négatif cumulé.

Sur le terrain, le sentier suit le balisage que l’on peut expliquer à l’aide des pictogrammes suivants :

Parmi les conseils : savoir lire le tableau des balisages en France.
Des panneaux d’indication de direction et de temps ainsi que des cairns (petits monticules faits de rochers) viendront compléter les pictogrammes précités. Toutefois, certaines balades peu fréquentées sont immaculées de tout balisage explicite : la plupart du temps, la sente semble évidente, puisque relativement bien tracée et jalonnée par des cairns. Dans tous les cas, vérifier sa position sur la carte est un bon moyen de s’assurer de l’exactitude du chemin emprunté. En cas de conditions météorologiques difficiles (brouillard soudain par exemple), la boussole peut être d’un appui inestimable.

3) Conseil n° 3 : savoir se mettre en sécurité

Vérifier la météo avant de partir. Ce point est l’un des conseils les plus importants afin de randonner en sécurité. Pour la Haute-Savoie, le site Météo de Chamonix fournit des prévisions jusqu’à cinq jours. Pour la Suisse, je recommande le site Météo Suisse qui donne des prévisions très fiables.



Les orages en montagne sont relativement fréquents l’été. Ils sont également plus surprenants, plus violents et plus dangereux qu’en plaine. L’orage est en général annoncé par des coups de vent avec des courants ascendants très intenses. Il s’accompagne de fortes averses de pluies, de neige ou de grêle, ainsi que d’un refroidissement. Les turbulences créées par le cumulonimbus, nuage générateur des orages, peuvent être ressenties jusqu’à plus de 20 km de celui-ci. La foudre est le danger majeur : il est très difficile, en cas d’impact au sol, de se soustraire au risque, et les chances de survie lorsque l’on a été touché sont infimes.

3.1) Précautions et conseils à prendre en cas d’orages pendant une randonnée :

– Éviter les crêtes. Si l’on est surpris sur un sommet, descendre le plus bas et le plus rapidement possible en s’abstenant d’emprunter les arêtes de la montagne ;

– Éloigner de soi toute pièce métallique (piolets, crampons, mousquetons, pitons, bâtons télescopiques, etc.) ;

– Ne pas stationner sous les arbres et rochers surtout lorsqu’ils sont isolés, ni sous les surplombs ou sous tout ce qui peut être conducteur (eau qui ruisselle le long d’une paroi) ;

– S’asseoir par terre, car la foudre est attirée par tout ce qui dépasse (un arbre, un pic, ou un homme debout). Ne pas s’allonger ni s’appuyer contre une paroi ;

– S’isoler au maximum du rocher ou du sol au moyen de tout matériau isolant : rouleau de corde, sac de couchage ou sac à dos dont l’armature est posée sur le sol ; il est préférable que ces objets soient secs.

3.2) Autres précautions et conseils élémentaires :

– Ne pas sortir au hasard d’un sentier balisé sans une parfaite connaissance du terrain : risques de barres rocheuses, falaises, trous, crevasses ;

– Se munir d’un morceau de corde afin d’assurer les plus jeunes et les personnes sensibles dans certains passages délicats. Ces derniers sont signalés dans les descriptions sur les itinéraires. En cas de doute, je peux toujours faire un topo et vous l’envoyer par mail ;

– Pour la descente qui parait plus facile, ne pas négliger la fatigue accumulée tout au long de la journée, et prévoir en conséquence des pauses comme à la montée.

4) Conseil n° 4 : penser à bien s’alimenter

Les conseils s’appliquent également à l’alimentation, puisqu’elle constitue l’essence de notre moteur pendant la randonnée. Je recommande de prévoir une alimentation composée de :

– fruits secs ;
– barres de céréales ;
– biscuits ;
– chocolat.

Ne pas négliger d’emporter de l’eau en quantité suffisante (minimum 0,5 l), surtout l’été lorsqu’il fait chaud. Le soir, la veille de la rando, un repas constitué de sucres lents du genre pâtes, riz, fera très bien l’affaire.

Préférer généralement le sommet pour la pause casse-croûte : un passage à vide est souvent ressenti après le repas, et il peut être difficile de reprendre l’ascension.

Boire peu, mais régulièrement. J’indique pour les longues randonnées les points d’eau disponibles afin de se ravitailler en eau potable.

Ne pas oublier en repartant de ramasser tous les détritus et déchets divers, et de les mettre dans un sac plastique que l’on redescendra dans la vallée.

5) Conseil n° 5 : emmener une trousse de secours

Préparer et apporter une trousse de secours constitue l’un des conseils les plus négligés, et pourtant c’est une composante indispensable ! Elle devra comporter un minimum d’éléments nécessaires. Toutefois, ce n’est pas non plus une pharmacie ambulante ! Celle-ci doit comprendre au moins :

– des compresses stériles ;
– une bande de contention (bande de Velpeau) ;
– une bande adhésive extensible (strapping) ;
– une pochette de sutures adhésives (strip) ;
– des pansements individuels ;
– des pansements hydrocolloïdes en prévention et protection des ampoules (Compeed) ;
– une crème antiseptique et cicatrisante ;
– une pince à épiler ;
– des produits protecteurs solaires (peau et lèvres) à indice élevé=15 ;
– aspirine à 500 mg ou Paracétamol – comprimés à croquer ;
– de l’alcool de menthe et des sucres en cas de coup de fatigue ;
– une couverture de survie ;
– des pansements compressifs.

La liste semble impressionnante de prime abord, mais n’occupe en pratique qu’une petite place dans le sac à dos 😉


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